Anne Lafourcade, spécialiste conseil en santé environnementale
1 – Pourquoi les cantines bio ? Je viens… de très loin des cantines bio : un diplôme d’ingénieur chimiste, un début de carrière de bon petit soldat de l’industrie (cosmétiques) et un jour une petite annonce d’Ecocert qui cherche un directeur adjoint pour la certifications bio en cosméto, mon cœur a battu très fort car ce job me paraissait avoir tellement plus de sens que le précédent. Ensuite, au grès de mes collaborations chez Ecocert, je suis devenue spécialiste de l’ingénierie de labellisation. C’est cette compétence que l’équipe « en cuisine » est venue chercher en m’intégrant au début du projet. C’est de loin un de mes meilleurs souvenirs professionnels, j’ai adoré interviewer des héros du quotidien (cuisiniers, associations, élus) qui œuvrent pour que nos enfants mangent mieux, soient en meilleure santé.
2 – Aujourd’hui les crèches, peux-tu nous présenter ton travail et tes actions ? Au gré de mes missions je me suis de plus en plus concentrée sur les liens entre les maladies émergentes et l’omniprésence des substances chimiques dans notre quotidien. J’ai ainsi fini par créer alicse une activité d’ingénieur conseil libéral en chimie santé environnement. Avec le soutien de l’Agence Régionale de Santé Nouvelle Aquitaine nous intervenons beaucoup au sein des crèches pour essayer de limiter la présence des substances les plus préoccupantes dans la vie des enfants par de la sensibilisation, des audits et de la formation.
3 – Un modèle d’action en cantine ou crèche inspirant ? Lors des rencontres de Marsaneix cette année, j’ai découvert le nouveau catalogue de formation du Collectif Les Pieds dans le Plat . J’ai adoré leur pragmatisme, pour chaque frein bien connu à l’introduction du bio à la cantine, il propose des formations avec des solutions claires et concrètes. C’est ce que j’essaye aussi de faire dans les formations que je propose en crèche comme par exemple « nettoyer sans polluer et sans se polluer ».
4 – Ton conseil pour initier le changement dans une crèche ou ailleurs ? Le changement est un chemin pas une destination. Il faut donc laisser le temps à chacun de s’adapter à son rythme. Par exemple, essayer de faire passer une nouvelle méthode de nettoyage écolo de force, sans l’adhésion du personnel, est voué à l’échec ! Il faut que chaque salarié s’empare du sujet, soit sensibilisé, soit consulté, qu’il essaye les nouveaux produits et soit formé correctement à leur usage. C’est chronophage, mais c’est comme ça qu’on installe le changement pour de bon.
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